[Film] Godzilla

GOdzilla-2014-wallpapericone MouuaisAu japon, le gouvernement semble cacher un grand secret en rapport avec leurs centrales nucléaires. Un secret qui va éclater avec l’apparition d’un monstre gigantesque préhistorique, le Muto, nourri par les radiations, un monstre tellement gigantesque que seul un autre monstre semble pouvoir l’arrêter.

Que dire de ce Godzilla ? Après le nanard patriotique aux milles défauts de Roland Emmerich, on ne pouvait qu’espérer face aux trailers de cette nouvelles adaptation. Des images magnifiques, une mise en scène plus artistique, une ambiance plus travaillée… Et pourtant, je suis loin d’être conquis.

Le père scientifique qui sait qu'il se passe quelque chose et va braver les lois pour prouver sa théorie... un grand classique, mais ça marche assez bien.

Le père scientifique qui sait qu’il se passe quelque chose et va braver les lois pour prouver sa théorie… un grand classique, mais ça marche assez bien.

Déjà parce que comme la majorité des films récents, il est trop long ! Plus de 2h alors qu’on a pas grand chose à dire, c’est beaucoup trop ! Résultat : les scènes intéressantes sont noyées dans un amalgame de scènes poussives et chiantes comme la pluie, notamment sur tout ce qui concerne les personnages humain. Hormis le personnage du père joué par Bryan Cranston qui s’avère bien interprété (mais tout de même trop lentement développé), les autres personnages sont fadasses et sans saveur. La palme au héros joué par Aaron Taylor-Johnson qui continue a cultiver sa carrure de bodybuilder et sa mono-expression (regard un peu triste, sourcils légèrement froncés pour montrer le désarroi, c’est bon, coco, tu bouges plus pendant 2h, on la tient!) Et ce n’est pas le fait de lui avoir affublé de façon très factice la responsabilité d’un gamin abandonné qui va le rendre plus empathique. En gros tout ce qui concerne les humains, dans ce film, on s’en fout ! Et le pire c’est que c’est même la thématique du film qui consiste au final à montrer à quel point ces monstres sont tellement gigantesques qu’on aura beau se débattre, on est pas de taille, on ne peut que les laisser entre eux. Pourquoi pas ? C’est un parti pris plutôt original et intéressant, mais alors pourquoi passer 1h30 du film sur les humains ?

Ca y est, Godzilla est là, on va enfin kiffer un combat titanesqu... hé, hééé, non fermez pas les portes ! >_<

Ca y est, Godzilla est là, on va enfin kiffer un combat titanesqu… hé, hééé, non fermez pas les portes ! >_<

Le cœur du film est donc avant tout un intérêt ciblé sur Godzilla et les Muto… en théorie. Sauf que dans la pratique, le choix génial de placer le point de vue sans cesse au niveau des humains, et donc bien souvent d’élipser les affrontement entre créatures, car incompréhensibles à la taille humaine est bien tenté… mais archi mal géré ! C’est le genre de technique qui ne devrait être utilisé que pour préparer le terrain, cultiver le suspense, et faire monter lentement la tension. Mais comme le film en use et abuse pendant les ¾ de la séance et ne nous propose qu’un climax assez faiblard en terme de sensations, on a l’impression d’avoir été teasé tout le long du film pour pas grand chose. Un soufflé qui retombe avant d’être dégusté.

Le point de vue humain permet des sensations de gigantesque et d'impuissance humaine très intéressantes

Le point de vue humain permet des sensations de gigantesque et d’impuissance humaine très intéressantes

Pourtant les monstres sont bien là, à la fin. Ils se battent et démolissent la ville, ça devrait être cool ! Sauf que la notion de puissance est très mal rendue. Savoir qu’un coup de patte démolit un immeuble transmet l’information qui nous le fait savoir, certes, mais ça ne nous la fait pas forcément ressentir. Ici, tout est mou. Jamais les mâchoires de Godzilla ne semblent déchirer la chair, jamais les pattes pointues des Muto ne semblent s’enfoncer avec douleur à travers les cuirasses. D’ailleurs jamais une goutte de sang ne coule dans tout le film ! Comment ressentir le danger dans ces conditions ? Les empoignades et autres roulés boulés au milieu des immeubles donnent donc au final la sensation de deux chats qui jouent à la bagarre sans jamais vraiment se faire mal. Le seul petit instant un peu jouissif arrive quand Godzilla crache du feu, mais c’est bien peu pour rattraper l’ensemble.

Au final, ce Godzilla est un film globalement raté. Ça ne veut pas dire catastrophique, car on sent clairement que la volonté du réalisateur de travailler plusieurs points est là, et c’est fort louable, mais le dosage de chaque technique utilisée est très mal géré, et le déséquilibre généré fait que l’oeuvre s’embourbe dans une mollesse générale et dans un sérieux bien trop grand. Aller voir Godzilla au cinéma, c’est vouloir avant tout du fun, et là, il n’y en avait pas, et ce sans bonne contrepartie.

La scène de trailer du saut en parachute est au final la scène qui prend le plus aux tripes du film, et le moment où tout dans la narration, la mise en scène et le visuel est en accord parfait. Si seulement tout le film avait été de cette qualité.

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Classé dans Article par Edward, Film

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